vendredi 26 juin 2009

Chapitre 1: Bienvenue dans H. G.


Mais que... Ça n'a pas marché?!


La sonnerie du réveil le fait sursauter. Mathieu Garron, dix sept ans a toujours eu le réveil difficile. Ce matin il le sera plus encore. Il émerge tranquillement de son sommeil, pensant avoir à vivre une journée comme les autres. Il se trompe et il vient de mettre le pied sur l'élément perturbateur en quittant son lit. Son pied qui chiffonne une feuille dont il ne souvient bien évidemment pas l'avoir laissé traîné la veille. Après un rapide coup d'œil il blêmit. Il vient de reconnaître son visage sur une des photos apparaissant sur le document. Il le regarde mieux. En guise de titre il peut lire:
Bienvenue dans H. G.
Des règles suivent:


-
H. G. est un jeu où des chasseurs doivent trouver des cibles.
- Si tous les chasseurs ont trouvés une cible avant que trois heures de jeu se soient écoulées alors la cible perd.
- Le dernier chasseur à n'avoir pas trouvé une cible perd.
- Si les cibles sont éloignées de plus de trente kilomètres des chasseurs alors tous perdent.
- La partie prend fin après vingt quatre heures*.

Il peut y avoir plusieurs cibles, plusieurs chasseurs. Et tout ce qui ne contredit pas les règles est possible.

Petit détail pour rendre le jeu plus intéressant: perdre signifie mourir! Amusant non?
Pour preuve la première personne que vous ne connaissez pas qui aura le malheur de vous rencontrer périra!!
Bonne partie!!

La photo de Mathieu est accolée à ses nom et prénom. Dans la catégorie "Cible(s)".

Plus bas figure la catégorie "Chasseurs". Il connaît les deux personnes y figurant: Sa petite copine et un policier qu'il avait eu l'occasion de croiser.
Il est avec sa copine, Emilie Graçin, une jolie jeune fille de 17ans elle aussi, depuis deux ans. Le policier, Albert Rémy selon le papier, n'est pas partie de ses connaissances proches. Mais il lui avait déjà parlé à propos d'une affaire. Un moment dont il préfère ne pas se souvenir.
Il a passé ainsi dix minutes à lire cette missive. Finalement il la jette dans la poubelle qu'il a accroché au mur de façon à en faire un panier de basket, en accompagnant le tout d'un "N'importe quoi!".
Quelques dizaines de minutes plus tard, il part pour le lycée. Il croise son vieux voisin et en profite pour l'aider à sortir ses poubelles. Il ne pense plus à cette mauvaise blague quand il croise une jeune fille qu'il n'a jamais vue. Elle est plutôt jolie et il ne peut s'empêcher de se retourner pour la regarder de nouveau. Mais la jeune fille tombe sous ses yeux. Il se précipite vers elle, mais elle ne respire plus. Il appelle les secours tout en tentant de la réanimer. La foule commence déjà à s'amonceler. Mais rien n'y fait le coeur ne repart pas. Les secours arrivent assez rapidement, et le médecin le repousse assez brutalement, pour le remplacer. Ils l'emportent rapidement.
Mathieu reste là plusieurs minutes sans pouvoir réagir. Il sait que la jolie jeune fille est morte. Le temps que les secours arrivent elle avait déjà cessé de respirer depuis une dizaine de minutes. "Elle est morte" se dit-il.
Deux minutes plus tard il fouille sa poubelle. "C'était quoi ces règles déjà!". Après une relecture plus attentive, il commence à paniquer sérieusement. La première chose à laquelle il pense c'est de quitter sa maison est au plus vite. Ensuite se planquer pour réfléchir posément. Il se souvient d'un endroit où il allait souvent jouer quand il était jeune, une sorte de hangar désaffecté depuis longtemps. En dix minutes il y est.
"Personne ne me trouvera ici. Je suis tranquille. Et j'ai une vue sur les alentours. Mieux encore avec l'obscurité qui règne ici je peux sortir sans être vu par quelqu'un qui serait entré." Il essaye de parer à toute les éventualités. Il ne comprend pas bien pourquoi il ne perd plus s'il est découvert après trois heures par les deux chasseurs. Mais après tout une fois ces trois heures passées il sera sauvé! Alors pas de problèmes pense-t-il.
Voila un peu plus de trois heures que la "partie" a commencé. Son téléphone sonne. C'est sa copine.
- Allo?
- Mathieu... quelqu'un est mort devant mes yeux. Je...
- Toi aussi tu as eu le papier?
- Avec les règles? Oui. Je ne sais pas quoi faire!
On entend ses sanglots à travers le téléphone.
- Ne fais rien, tout simplement. Si personne ne me trouve personne ne meurt! J'ai juste 24 heures à attendre!
- C'est ce qui me semble le mieux aussi.
- Je vais devoir te laisser, je n'ai pas énormément de batterie et je voudrais la conserver au cas où. Emilie... Je t'aime. Soit forte. A demain.
- Je t'aime... bye...
Ses sanglots sont repartis de plus belle. Il est difficile pour Mathieu de rester sans rien faire dans une telle situation. Il en vient presque à vouloir aller la voir pour la rassurer. "Tant pis pour le flic" se dit-il bien que ne le pensant pas vraiment.
Les heures passent. Il ne reste plus qu'une heure avant la fin de la partie. Mathieu se sent très excité à l'idée d'avoir gagné, car, se dit-il, il a sauvé tout le monde! Il a besoin de ressentir ce triomphe aussi il décide de relire les règles comme un pied de nez envers le psychopathe ayant créé ce jeu. Sa lecture finie, un sourire béant sur le visage, il plie le papier mais cette fois, contrairement aux autres, il garde les yeux sur la feuille comme pour mieux vivre son triomphe; mais son regard prend vite une toute autre expression. Voici ce qu'il voit:

* Si personne n'a trouvé toutes les cibles avant vingt quatre heures, les chasseurs perdent.

"Mais d'où il sort cet astérisque!? Merde!! Merde!!" C'est sur ces invectives qu'il rallume son portable. Plus de cent appels en absence. Plusieurs messages sur son répondeur: Émilie avait relu attentivement avant lui. Il n'a pas le temps de la rappeler que déjà son téléphone sonne. C'est évidement Émilie qui panique complètement. Elle refuse qu'il la voie. Elle ne veut pas causer la mort de quelqu'un. Elle dit adieu à Mathieu et raccroche. Elle a évidemment éteint son portable.
En quelques secondes il est sorti du hangar et se dirige en direction de la maison d'Emilie. Il considère en avoir pour un quart d'heure tout au plus en courant. Il se sous-estime, dix minutes plus tard il tourne pour entrer dans la rue où elle vit. Mais une voiture un peu plus loin, lui saute au visage. Il y a longtemps qu'il vient voir sa copine chez elle, mais il n'a jamais vu cette voiture. Étant entré dans un cycle paranoïaque, il pense immédiatement que c'est le policier. "Évidemment! Il ne m'a pas trouvé alors il s'est dit que nous chercherions à nous rencontrer pour quelle puisse rester saine et sauve! Mais ça veut aussi dire qu'Emilie est encore chez elle!!"
Il décide alors de passer par les jardins derrière les maisons. C'est risqué car les chiens sont nombreux et il aurait vite fait de se faire remarquer. C'est d'ailleurs ce qui arrive alors qu'il n'est plus qu'à deux maisons de son but. Il court le plus vite possible, manque de se faire mordre à la jambe mais parviens à sauter la barrière. Il continue le plus vite possible, le policier l'a forcément entendu! Il grimpe le plus vite possible le long de l'arbre le plus proche de la maison d'Émilie. De là saute sur le balcon, prend une chaise et explose la porte-fenêtre, il entend une fois qu'il est entré des aboiements venant de dehors, un homme hurler de douleur et un coup de feu retentir. "Le policier s'est fait intercepter par un chien qui lui s'est pris une bastos" pense-t-il. Il court vers la chambre de sa copine dans laquelle il a beaucoup de très bons souvenirs. Défonce la porte. Elle n'est pas là!! "Merde!!" lâche-t-il. donnant par la même occasion sa position au policier traînant la jambe. "La cave! Elle est à la cave!"pense-t-il. "Elle se réfugie toujours à la cave quand ça ne va pas. Sa petite sœur me l'a dit! Je m'en souviens!" Il déboule les escaliers. Le policier l'entend. Il est à l'autre bout de la maison et il a peur que le lycéen, s'échappe par la porte qu'il a forcée se situant juste à coté. Il sait qu'avec l'état de sa jambe il ne pourra pas entamer une poursuite. Il entend les pas du lycéen se rapprocher. Il y sera à temps! Ça y est! Il est là!
Mais le policier ne voit rien, une couverture lui recouvre le visage. Mathieu savait que le policier l'attendait plus bas, il vient de lui lancer une couverture s'empare d'une coupe que le père d'Émilie a gagné il ne sait plus comment, et donne un gros coup sur ce qui lui semble être le crâne du policier. Puis reprend sa course vers la cave, dont la porte se situe à l'endroit même où le policier se tenait quelques secondes auparavant. C'est une simple porte en bois d'un coup de pied il fait sauter la serrure et rentre en tombant dans sa précipitation. Il lève les yeux pour croiser le regard d'Émilie, en larmes. Il tourne la tête et voit le policier dans l'encadrure de la porte. Le coup ne l'avait pas touché à la tête mais à l'épaule. Albert Rémy comprend tout de suite qu'il a perdu. Avant de s'effondrer il souffle: "Ton copain là, il sortait avec Clémentine Stabinski l'année dernière..."


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire